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Le syndrome de la queue de cheval : une urgence neurologique.


colonne vertébrale région lombaire

Le syndrome de la queue de cheval (SQC) est une affection neurologique sérieuse qui nécessite une intervention médicale d’urgence pour éviter des séquelles irréversibles. Causé par la compression du faisceau de nerfs à l’extrémité inférieure de la moelle épinière, appelé "queue de cheval", le SQC peut engendrer des symptômes graves et des complications neurologiques.


descriptif colonne vertébrale lombaire

Petit rappel d’anatomie :


colonne vertébrale

La colonne vertébrale se compose de trente-trois vertèbres réparties en cinq sections : cervicales (7), thoraciques (12), lombaires (5), sacrales (5) et coccygiennes (4).

Au centre, le canal vertébral abrite la moelle épinière, dont l'extrémité, appelée cône médullaire, se situe autour des vertèbres lombaires L1/L2.

À partir de ce point, des racines nerveuses descendent dans le canal vertébral, sortant à divers niveaux pour innervent les viscères pelviens, le périnée et les membres inférieurs. Ce faisceau de nerfs, appelé "queue de cheval" en raison de son apparence, comprend de 18 à 20 racines nerveuses lombaires et sacrées.


Qu'est-ce que le syndrome de la queue de cheval ?


Le syndrome de la queue de cheval survient lorsque le faisceau de nerfs situé en bas de la moelle épinière est comprimé ou endommagé. C'est la compression de cette structure, entraînant des symptômes variés, souvent graves, qui affectent la mobilité et les fonctions corporelles essentielles.


Quelles sont les causes du syndrome de la queue de cheval ?


La cause la plus fréquente du syndrome de la queue de cheval est une hernie discale volumineuse dans la région lombaire, surtout chez les personnes présentant un canal rachidien étroit.

Cependant, plusieurs autres affections peuvent également exercer une pression sur la queue de cheval, notamment :

- Sténose du canal lombaire : un rétrécissement du canal rachidien.

- Traumatismes : fractures ou luxations vertébrales pouvant impacter la région lombaire.

- Tumeurs : des lésions néoplasiques à la base de la colonne vertébrale.

- Infections : abcès épiduraux ou méningites causant une compression.

- Malformations congénitales : anomalies comme le spina bifida.

- Malformations artérioveineuses ou complications chirurgicales post-opératoires.

 

Ces causes créent souvent une inflammation ou un gonflement qui, en appuyant sur la queue de cheval, déclenche les symptômes caractéristiques du SQC.


Quels sont les symptômes du syndrome de la queue de cheval ?


Les symptômes varient en fonction de la gravité de la compression nerveuse. Les signes les plus fréquents incluent :


  • Douleur lombaire et sciatique unilatérale ou bilatérale au niveau des membres inférieurs.

  • Diminution de la sensation dans la région de la selle (nommée ainsi, car cette région du périnée serait celle qui serait en contact avec la selle si on était assis sur le dos d'un cheval).

  • Fonction urinaire altérée (par exemple incontinence, augmentation de la fréquence urinaire, difficulté à initier la miction, changement du flot urinaire, rétention urinaire).

  • Diminution du tonus du sphincter anal pouvant résulter en une difficulté à retenir les flatulences et/ou une incontinence fécale, une incapacité de ressentir l'envie d'aller à la selle.

  • Faiblesse musculaire et perte de réflexes dans les membres inférieurs

  • Dysfonction sexuelle.


Puisque la présentation clinique du SQC est variable, la probabilité que la condition se détériore, la rapidité et le niveau ne sont pas connus aujourd’hui.


Comment diagnostiquer le syndrome de la queue de cheval ?


Le diagnostic du syndrome de la queue de cheval repose sur un examen clinique. De plus, comme d’autres conditions médicales peuvent présenter certains symptômes semblables à ceux du SQC, l' imagerie par résonnance magnétique est nécessaire. Sans, le diagnostic réel est difficile.

La myélographie par tomodensitométrie (TDM) est également une alternative si l’IRM n’est pas disponible.


Ces examens confirment la compression des nerfs et permettent de localiser la cause du syndrome, facilitant ainsi la planification du traitement.


Afin de mieux guider les professionnels de la santé à dépister des conditions vertébrales nécessitant une attention médicale particulière telles que le SQC, un cadre de référence international des drapeaux rouges pour les pathologies spinales potentiellement graves a été élaboré en 2020 par Finucane et al --> https://www.jospt.org/doi/epdf/10.2519/jospt.2020.9971


Il est également essentiel d'établir une communication précise et sans confusion entre le professionnel de santé et le patient. Les questions sur les signes et symptômes doivent être claires et la sévérité du SQC expliquée au patient avec des termes accessibles.

La communication entre soignants et patients est parfois délicate pour diverses raisons. Il peut être difficile, par exemple, d'aborder des sujets sensibles comme l'incontinence, la sexualité et la sensibilité de la région périnéale.

L’utilisation de termes médicaux techniques peut aussi entraver la fluidité de la communication.

Le manque d'explications sur le lien entre les questions du soignant et la douleur qui a amené le patient à consulter, peut laisser ce dernier perplexe quant à la pertinence des questions.

Enfin, la douleur ressentie par les patients est souvent intense, ce qui peut limiter leur capacité à se concentrer sur les questions posées ou les informations données.


Une communication insuffisante peut malheureusement entraîner des conséquences sérieuses.

 

Comment traiter le syndrome de la queue de cheval ?


Le traitement du syndrome de la queue de cheval est une urgence médicale, car il vise à soulager rapidement la pression sur les nerfs et à prévenir les séquelles permanentes. La prise en charge comprend généralement :

- la chirurgie d’urgence : pour décomprimer la queue de cheval et éliminer la pression.

- Les médicaments anti-inflammatoires : tels que les AINS ou les corticoïdes, qui réduisent l’inflammation et soulagent la douleur.


Quel est le pronostic de récupération ?


La récupération dépend fortement de la cause initiale et de la rapidité de l’intervention.

Une prise en charge précoce améliore les chances de récupération des fonctions motrices et des fonctions sphinctériennes, et réduit les risques de complications permanentes.

Le suivi médical peut inclure :

  • De la physiothérapie pour les déficits musculosquelettiques.

  • Des consultations médicales et en réadaptation périnéale pour apprendre à gérer les problèmes d'incontinence et la dysfonction sexuelle.

  • De l'ergothérapie pour les modifications éventuellement nécessaires au domicile de la personne (par exemple barres d'appui dans la salle de bains, banc de bain/douche, siège de toilette surélevé, fauteuil roulant, etc.).

  • Un traitement pharmacologique pour la gestion de la douleur.

  • Un suivi psychologique pour gérer les répercussions du SQC sur la qualité de vie.



En conclusion, le syndrome de la queue de cheval est une pathologie neurologique grave, nécessitant une reconnaissance rapide et un traitement urgent pour optimiser les chances de récupération.

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